COURRIER DES LECTEURS

Avant, on parlait climat, planète, surconsommation en se posant la question : comment inverser cette spirale infernale et effrénée ? Aujourd’hui, on parle exclusivement du coronavirus et pourtant, au-delà des situations dramatiques, on peut déceler des points positifs : un agenda allégé, une terre et un ciel dépourvus de trafic, une diminution de la consommation superflue…

Les frontières se ferment, donc plus de tourisme alimentaire. Quand on veut, on peut favoriser la production indigène.

Il ne faudrait pas que l’argent mis à disposition par l’Etat soit accaparé par les plus grandes entreprises du pays au détriment des PME et autres indépendants. Les entreprises les plus polluantes ne devraient toucher ces aides que si elles s’engagent vers plus de durabilité. L’urgence des mesures n’a pas permis de fixer une telle condition mais elle aurait été pourtant salutaire. Une part de cet argent devrait servir à niveler les inégalités sociales, accélérer la transition vers l’agro-écologie. De plus, intégrer des cours d’auto-approvisionnement dans les écoles serait fort utile.

Nos gouvernements sauront-ils changer de modèle économique et revaloriser le travail local, les circuits courts ? Arrêter de soutenir le superflu ?

Et chez nous dans le Jura, serons-nous capables de retenir une leçon de cet épisode ? Les élans de solidarité en ces temps difficiles sont remarquables. Profitons-en pour aller plus loin. Que ceux qui le peuvent, se remettent à jardiner, remplacent des gazons stériles et autres roches par des légumes, fruits et autres tubercules. Il est important de produire soi-même une partie de sa nourriture. Reprendre contact avec les gens de la terre afin de travailler ensemble pour assurer un approvisionnement local et durable.

La réussite n’est pas d’avoir une voiture dernier cri ou d’avoir foulé le sol d’une plage à l’autre bout de la planète, la réussite c’est de vivre en harmonie dans son environnement sans le détruire.

Ce qu’il faut retenir, c’est que le Covid-19, aussi dramatique qu’il nous paraisse, n’est qu’un caillou dans notre chaussure d’Humain. Il ne menace pas notre espèce. En revanche, les changements climatiques, si rien de sérieux n’est entrepris, rendront notre planète invivable pour nos descendants d’ici 80 ans !

Pour cette problématique-là, à quand une levée de fonds exceptionnelle ?!

Pierre-André Henzelin (vice-président PCSI Jura)